Gagnez de l’argent avec Laurent Louis et OneCoin !

(Mise à jour 20/01/2017): OneCoin semble être entré dans la “phase finale” de son arnaque. Lire la suite ici.

(Mise à jour 11/05/2016). Pas mal de gens semblent arriver sur cette page en cherchant des informations sur le OneCoin. Pour vous éviter de devoir lire tout l’historique sur Laurent Louis, et les moqueries sur sa vidéo, voici un petit résumé des points clés :

  • OneCoin n’est pas une crypto-monnaie. OneCoin n’existe pas. Il n’y a aucun moyen, à l’heure actuelle, de payer quoi que ce soit en OneCoin, ou d’échanger des OneCoin contre de l’argent. La valeur annoncée (et ses fluctuations) par les créateurs de OneCoin est entièrement arbitraire.
  • L’entièreté des gains réels de OneCoin provient de l’aspect “marketing de réseau”. Le seul moyen de récupérer du cash, c’est en touchant les “commissions” en recrutant des nouveaux membres.
  • Le système de commissions repose presque exclusivement sur un schéma pyramidal. Il y a quelques subtilités par-ci par-là, mais l’ensemble de l’argent gagné provient de l’argent investi par les personnes que l’on “parraine” (autrement dit : ceux en-dessous de soi sur la pyramide). Lorsque vous rejoignez OneCoin, vous achetez un “pack”, par exemple de 500 euros. Ces 500 euros vont aller en partie dans le compte de ceux au-dessus de vous dans la pyramide, et en partie dans des “OneCoin”, c’est à dire dans la poche des créateurs de OneCoin.
  • Les gains annoncés ne sont pas les gains “cash” réels. Une partie des gains sont reçus en OneCoin (qui n’existent pas). Une partie sont ajoutées à un “compte cash”, dans lequel on peut (théoriquement) transférer l’argent vers son compte en banque propre. Pour pouvoir faire cela, il faut fournir à OneCoin une série d’informations personnelles et bancaires. Rien ne garantit les délais et la disponibilité des retraits d’argent.
  • Peut-on gagner de l’argent avec OneCoin ? C’est après tout ce qui intéresse la plupart des gens. La réponse est : probablement pas. L’argent que vous allez gagner dépend tout simplement de : est-ce que vous arrivez à avoir suffisamment de gens “en-dessous” de vous dans la pyramide pour compenser votre investissement initial. Si vous êtes dans un “bon” réseau, qui est encore en croissance quand vous entrez dedans, ce n’est pas impossible. Mais tous les gains que vous pourriez possiblement faire sont illégaux. On ne peut pas juste “gagner de l’argent sur internet” et ne pas le déclarer. Dans le meilleur des cas, vous serez taxés dessus comme un investissement. Si vous ne l’avez pas spontanément déclaré, vous aurez sans doute une amende en plus. Possiblement (à voir avec un fiscaliste ou un avocat…), l’état pourrait aussi tout simplement confisquer tous les gains (voir y ajouter une amende).
  • Laurent Louis va sans doute se faire de l’argent… sur le court terme. Si il a l’intelligence de retirer tout le cash qu’il peut, dès qu’il peut. Si il a l’intelligence de s’en tenir à un investissement minimum, et de ne surtout pas racheter de OneCoin supplémentaires. Mais vu sa visibilité, il y a peu de doutes sur le fait que l’état va venir regarder, quand la pyramide s’écroulera, combien il a effectivement gagné… et lui apportera l’addition, qui sera sans doute salée.

Si vous vous êtes fait avoir par OneCoin, vous êtes protégés par la loi. N’essayez pas de convaincre des gens de “rejoindre le réseau” pour récupérer votre argent : contactez le SPF Economie et portez plainte ! Pour les belges : Portez plainte ici. Loi sur les ventes pyramidales ici.

Ci-dessous, l’article original :

Laurent Louis peut se targuer d’avoir un parcours inhabituel.

Lancé sur la scène politique au MR de Nivelles, il rejoint le Parti Populaire pour les élections de 2010, où il se retrouve élu un peu par hasard grâce au mécanisme de l’apparentement. Exclu du PP pour des propos anti-roms, il fonde le MLD, puis rejoint brièvement le parti Islam, puis fonde Debout les Belges, et finalement perd son siège en 2014.

Son discours a beaucoup évolué au cours des années. En 2011, lorsqu’il fonde le MLD, il vise clairement une plateforme populiste anti-immigrée de base, une version “dure” du PP. Les points importants de son programme incluent de “privilégier l’intégration des personnes d’origine étrangère en leur demandant de suivre un cours sur notre pays et ses valeurs“, “assurer un contrôle plus strict au niveau de l’octroi de la nationalité belge“, “appliquer les ordres de quitter le territoire“, “ré-affirmer l’autorité de notre police“, “apporter des solutions aux problèmes des SDF afin de sortir tous les Belges de la misère“. Un discours qu’on pourrait donc assez facilement retrouver dans tous les partis de “droite décomplexée”. Dans son programme de 2012, on retrouve un volet “Immigration” dans lequel il défend que “les sans papiers soient immédiatement expulsés du territoire national“, et que “les immigrés doivent s’adapter à nos traditions, et non l’inverse”.

Mais quelque chose change en 2012 : Laurent Louis s’embarque dans l’affaire Dutroux. “Magouilles, corruption, pédophilie: les ingrédients de la politique belge ?“, s’interroge-t-il innocemment, en plongeant tête la première dans l’univers des théories du complot. L’affaire Dutroux devient son grand cheval de bataille. Toute la “classe politique” belge devient, à ses yeux, des pédophiles et des escrocs. En 2013, ses valeurs ont un peu changé. On y retrouve maintenant “lutter contre le sionisme et l’ingérence au niveau mondial” et “sortir de l’Union Européenne actuelle qui ne représente plus qu’une pompe à fric“, alors qu’en 2011 il défendait “le développement européen dans le respect de nos différences en soutenant le projet visant à créer à terme les Etats-Unis d’Europe.

Recruté par le parti Islam pour les élections de 2014, il s’auto-proclame président du parti avant d’en être immédiatement exclu. Il fonde alors Debout les Belges, et commence son rapprochement avec Dieudonné et Alain Soral, prenant ainsi sa place dans le bloc antisémite de la fachosphère.

Après l’échec électoral de Debout les Belges en 2014, il tente de se reconvertir en coach, tente de lancer une assurance avec Dieudonné, se dispute avec lui et se retrouve en 2015 complètement isolé. Il tente, principalement via Facebook, de vendre son livre “Debout!”, de récolter des dons, ou encore de vendre des maillots de foot anciens. Visiblement, ces tentatives de reconversion n’ont pas très bien fonctionné.

Ce qui le pousse maintenant à se lancer dans une nouvelle entreprise : l’escroquerie.

Note 20/01/2023 – la vidéo n’est malheureusement plus disponible pour la postérité…

Dans cette vidéo d’une demi-heure, Laurent Louis tente de convaincre ses ouailles d’investir dans OneCoin, une crypto-monnaie “bien plus sûre, bien plus sérieuse que le Bitcoin“, et de se faire de manière garantie pleins d’argent pour, comme il le dit si bien, “obtenir en toute légalité du beurre financier à mettre dans nos épinards.

J’ai eu la chance d’être informé du développement du OneCoin et je voudrais vous faire profiter d’une aubaine,” nous annonce-t-il généreusement, avant de nous “expliquer en des termes simples” de quoi il s’agit. “C’est une monnaire réelle, à la différence qu’elle est utilisée sans billets de banques ni pièces de monnaie.” Ces monnaies purement électroniques sont de “la merde” et “un pur produit de Satan“. Il s’agit d’un complot des élites pour se faire plein d’argent sur le dos des pauvres gens. “La pyramide l’a décidé : la crypto-monnaire, c’est le futur du paiement“.

Pourquoi investir dans la monnaie de Satan ? Parce qu’il faut utiliser les outils du système contre le système.On rêve souvent d’un coup d’état… One Coin pourra nous offrir les armes pour le mener.

OneCoin, donc, est une monnaie qui, pour l’instant, “vaut 5,65 euros“, mais sa valeur “ne fait que monter“. Si on investit 100 euros dedans, “après 3 mois, ils se seront transformés en 250 euros. En 1 an, ils seront multipliés par 10“. C’est incroyable, et les élites voulaient bien sûr garder ça pour eux. “Les initiés préfèrent toujours rester entre eux et s’enrichir mutuellement.” Heureusement, Laurent Louis est là : “maintenant ils vont devoir partager avec nous… du moins avec ceux qui me feront confiance et qui participeront à ce concept.

Pour le monde, la monnaie numérique sera une catastrophe. Puisque nous sommes incapables de nous opposer à la marche en avant de Satan, tentons au moins de profiter de ce mal pour améliorer notre quotidien.

laurent-louis-revolutionLe visage de la révolution

Laurent Louis, en bon défenseur des pauvres et des opprimés, à donc décidé de rejoindre une escroquerie extrêmement courante : une vente pyramidale. Le principe de OneCoin, en effet, est que l’on achète un “pack” d’investissement, qui coûte entre 100 euros et 75.000 euros. Puis, en “parrainant” des gens qui rejoignent à leur tour OneCoin, on reçoit des bonus, et on fait fructifier la mise initiale. Ce genre de système permet aux tous premiers investisseurs (et il est déjà bien trop tard pour en faire partie) de gagner plein d’argent. Les suivants ont l’impression, pendant un certain temps, que ça marche. Sauf qu’ils ne gagnent pas d’argent réel : ils gagnent des chiffres qui montent sur leur écran, et qu’ils réinvestissent dans du OneCoin pour gagner encore plus ! Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus assez de nouveaux membres qui arrivent pour faire tenir la pyramide. À ce moment là, les créateurs de OneCoin devront malheureusement cesser le projet, et partiront avec tout l’argent.

OneCoin profite de l’engouement pour les crypto-monnaies pour mettre une couche de peinture sur la pyramide, et prétendre aux investisseurs qu’ils participent à un projet grandiose qui va révolutionner les systèmes de paiement. Ils se donnent une façade de légitimité en montrant leur fondatrice, Ruja Ignatova, en couverture de “Forbes Bulgaria”. Ce qui serait nettement plus impressionnant si c’était vrai : le numéro en question présentait en réalité en couverture le Markus Persson, le créateur de Minecraft.

Peut-être que Laurent Louis est arrivé juste à temps, et qu’en arrivant à convaincre suffisamment de gens d’utiliser son parrainage il arrivera à rentrer dans ses frais. Plus probablement, il est déjà trop tard pour lui, et il est certainement trop tard pour ceux qui le rejoindront.

Et quand bien même il arriverait à se faire de l’argent sur le dos de ceux qui “lui font confiance”, il se rendrait probablement bien vite compte que, contrairement à ce qu’il annonce avec certitude dans la vidéo, il ne s’agit pas de “gagner en toute légalité de l’argent net d’impôts.” Dans le meilleur des cas, l’état belge considèrera ces revenus comme ceux de Bitcoin et les taxera comme n’importe quel autre revenu. En pratique, vu qu’il s’agit clairement d’une vente pyramidale, cette activité devient pénalement sanctionnable, et les éventuels gains seront certainement confisqués.

Bien sûr, Laurent Louis se défend à l’avance des critiques que des gens mal intentionnés comme moi pourraient lui faire. Il rassure : “n’ayez crainte, je ne m’engagerais jamais dans un projet foireux.” Et à ceux qui le traiteraient d’escroc, il réplique : “c’est dommage, je suis un escroc qui est pauvre, c’est que je ne réussis pas très bien mes escroqueries.”

Là-dessus, je le rejoins tout à fait.

La charte des migrants

theo-francken

C’est passé relativement inaperçu, entre Zaventem, les Panama Papers, et les vacances de Pâques, mais Theo Francken a sorti il y a quelques jours de son chapeau la “déclaration des primo-arrivants du gouvernement fédéral”.

Il s’agit de la “charte des migrants”, que les primo-arrivants devront signer sous peine de “voir leur titre de séjour refusé ou retiré“. Dans cette charte, les primo-arrivants déclarent s’engager à “veiller à ce que eux-mêmes et leurs enfants éventuels s’intègrent dans la société durant leur séjour en Belgique, et qu’ils y participent activement.”

La suite du document est étrange. Dans son ensemble, il se contente de dire : “en s’installant en Belgique, on accepte de se soumettre à la législation belge”, ce qui n’est pas vraiment controversé (et quelque chose me dit qu’ils devaient déjà signer, à un moment où un autre de la procédure, un document allant dans ce sens…). Ce qui est intéressant, c’est de voir quels points de cette législation belge méritent d’être mentionnés.

Par exemple, le “Titre II” de la constitution belge dénombre un certain nombre de “droits et libertés” fondamentaux :

  • (Art. 10) “L’égalité des femmes et des hommes est garantie.”
  • (Art. 11) “La loi et le décret garantissent notamment les droits et libertés des minorités idéologiques et philosophiques
  • (Art. 11bis) “La loi (…) garantit aux femmes et aux hommes l’égal exercice de leurs droits et libertés.”
  • (Art. 12) “La liberté individuelle est garantie. (…) Hors le cas de flagrant délit, nul ne peut être arrêté qu’en vertu de l’ordonnance motivée du juge, qui doit être signifiée au moment de l’arrestation, ou au plus tard dans les vingt-quatre heures.”
  • (Art. 15) “Le domicile est inviolable; aucune visite domiciliaire ne peut avoir lieu que dans les cas prévus par la loi et dans la forme qu’elle prescrit.”
  • (Art. 19) “La liberté des cultes, (…) ainsi que la liberté de manifester ses opinions en toute matière, sont garanties”
  • (Art. 22) “Chacun a droit au respect de sa vie privée et familiale”
  • (Art. 22bis) “Chaque enfant a droit au respect de son intégrité morale, physique, psychique et sexuelle.”
  • (Art. 23) “Chacun a le droit de mener une vie conforme à la dignité humaine. (…) Ces droits comprennent notamment :”
    • “le droit au travail et au libre choix d’une activité professionnelle (…)”
    • “le droit à la sécurité sociale
    • “le droit à un logement décent
  • (Art. 24) “L’enseignement est libre. (…) Chacun a droit à l’enseignement dans le respect des libertés et droits fondamentaux”
  • (Art. 25) “La presse est libre; la censure ne pourra jamais être établie”
  • (Art. 26) “Les Belges ont le droit de s’assembler paisiblement et sans arme”
  • (Art. 27) “Les Belges ont le droit de s’associer; ce droit ne peut être soumis à aucune mesure préventive.”
  • (Art. 28) “Chacun a le droit d’adresser aux autorités publiques des pétitions signées par une ou plusieurs personnes.”
  • (Art. 29) “Le secret des lettres est inviolable.”
  • (Art. 30) “L’emploi des langues usitées en Belgique est facultatif; il ne peut être réglé que par la loi, et seulement pour les actes de l’autorité publique et pour les affaires judiciaires.”

Ça fait beaucoup, évidemment. Dans la déclaration des primo-arrivants, le texte est donc un peu résumé :

Dans ce pays, chacun jouit des libertés fondamentales telles que prévues dans la constitution. Ces libertés sont : la liberté d’opinion (…), la liberté d’association (…), la liberté de culte (…), la liberté de vivre son orientation sexuelle (…).

Bizarrement, le “domicile inviolable”, la “liberté individuelle” (dont le droit de ne pas se faire arrêter sans raison) et le fait que “l’emploi des langues usitées est facultatif” ne s’y retrouve pas. L’égalité homme-femme est reprise plus loin dans le document. Sans doute qu’ils n’ont juste pas trouvé de moyen de le formuler comme “la liberté de…”, et donc ont décidés d’en faire un point à part. La liberté de la presse n’est pas non plus reprise : sans doute que le gouvernement ne veut pas trop rappeler aux médias qu’ils ont le droit d’être critiques.

On retrouve ensuite, en vrac, la liberté pour “toute personne majeure de choisir librement une profession, un lieu de résidence, un partenaire”, les obligations parentales, le fait que “les garçons et les filles ne peuvent être contraints de se marier”, l’interdiction de “tout acte de violence envers son conjoint ou enfant”, la condamnation par la Belgique de “tout acte de terrorisme” et, bien sûr, puisqu’on est dans un document NV-A, le fait que “la connaissance de la langue de la région” (ce qui explique “l’oubli” de l’article 30 dans la petite présentation de la constitution…)

Tout cela sous-entend bien sûr que les migrants ont une fâcheuse tendance à être des gens violents et des terroristes qui abandonnent leurs enfants (sinon pourquoi le rappeler spécifiquement, puisque ça fait déjà partie de nos lois ?)

Et bien entendu, comment ce gouvernement pourrait-il laisser passer une belle occasion de tirer sur les “assistés” du pays ? Le dernier point est bien sûr que “dans ce pays, les citoyens et les familles doivent pourvoir eux-mêmes à leur propre subsistance.” Bienvenue en Belgique : ici, c’est chacun pour soi, et tout ce que vous avez entendu sur notre sécurité sociale (parce que c’est bien sûr juste pour ça que vous venez chez nous) ne s’applique pas à vous !