Réfugiés : une crise ou une opportunité ?

Adrien Foucart | 03 Sep 2015
2xRien - un blog

Qu’allons nous faire de tous ces migrants qui ont l’audace de venir s’échouer, vivants ou morts, sur nos côtes ? À lire les journaux européens, c’est la seule réelle conséquence de la guerre qui fait rage en Syrie, en Iraq ou en Afghanistan. Sans doute que le Daesh distribue des prospectus vantant la sécurité sociale belge, et expliquant aux chômeurs de “tous ces pays là” que si ils viennent chez nous, ils n’auront qu’à voter socialiste pour vivre comme des princes saoudiens.

Tout ce qui nous intéresse, nous autres, pauvres européens envahis, c’est de savoir quelle va être la facture. On ne peut pas à la fois s’occuper des grecs ou de nos sans abris, et des réfugiés étrangers. Bon, d’accord, on ne s’occuper pas vraiment des grecs, et à peine de nos sans abris, mais on en parle régulièrement, donc ça compte.

Donc : combien ça va nous coûter ? La bonne nouvelle, c’est qu’on a le choix ! La mauvaise, c’est qu’on va probablement faire le mauvais.

Photo AFP via RTBF.be

Le choix, il est simple. Soit on laisse les réfugiés dans la misère et l’illégalité, et on leur fait rejoindre le rang des “assistés”, comme on dit. On considère que, comme ils sont sales et fatigués et basanés, ils ne peuvent certainement pas amener grand chose de productif à notre belle société blanche et chrétienne. On paye pour leur assurer une subsistance dérisoire, et on se plaint ensuite que ce sont des voleurs et des fainéants.

Soit on leur donne une chance. On leur fait profiter sans condition de toutes les aides, déjà bien trop maigres, auxquelles les belges, les vrais, ont droit. On leur laisse la chance de trouver un logement, de reconstruire leur famille, et de pouvoir chercher à s’intégrer dans la société sans avoir en permanence la crainte d’être renvoyé “là-bas”. Parce que, comme le dit Théo Francken, “L’immigration est positive et elle doit être un atout. Nous sommes au centre de l’Union européenne et un pays sans immigration est désastreux” (en passant sur la suite de la citation, celle qui parle “d’intégration forcée”…)

Avec ce (relativement modeste) afflux de migrants, l’Europe est face à une énorme opportunité. Celle de, pour une fois, ne pas complètement foirer l’accueil d’une population immigrée. De ne pas encore créer une classe défavorisée, où on laissera mûrir la rancoeur vis-à-vis d’un système inégal. Celle de réaliser que, sans immigration, l’Europe est condamnée à n’être plus qu’une région vieillissante, refermée sur elle-même, avec un passé peu glorieux et un avenir inexistant.

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