Pendant que les européens se retranchent derrières leurs frontières et leurs barrières en espérant que, si ils se cachent les yeux et se bouchent les oreilles suffisamment fort, les migrants retourneront chez eux, les dirigeants mondiaux s’apprêtent à ne prendre aucune action contre le réchauffement climatique lors de la conférence “COP21” à Paris.
Quel rapport entre les changements climatique et la crise humanitaire des migrants à laquelle l’Europe répond si mal ? Simplement ceci : si rien n’est fait pour stopper le réchauffement, la “crise” migratoire actuelle risque de sembler bien bénigne par rapport à ce qui nous attend dans les années à venir. Une étude de 2007 de l’ONG britannique “Christian Aid” estimait qu’il y aurait “1 milliard de migrants climatiques” d’ici 2050. Le chiffre n’est sans doute pas très précis ni très fiable (d’autres parlent plutôt de “seulement” 200 millions), mais le fond du raisonnement est assez évident : le réchauffement climatique amène à des déplacements de population par des causes directes (inondations, ouragans, sécheresses…) et indirectes (appauvrissement des ressources conduisant à plus de conflits).
Pour tous les politiciens et les trop nombreux citoyens européens qui désirent absolument endiguer le flux de migrants : redirigez vos efforts ! Plutôt que de construire des barrières et de recruter des douaniers, luttez pour le climat. Militez pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Investissez dans le développement durable. L’effet sera sans doute moins visible à court terme, mais vous obtiendrez de bien meilleurs résultats à long terme. Vous pourrez ainsi préserver la semble-t-il précieuse “identité chrétienne” de l’Europe. Et, accessoirement, vous aurez vraiment contribué à rendre le monde meilleur.