Ca fait un bail que je n’avais plus fait une liste de livres que j’ai trouvé sympa / intéressant, donc après les éditions 2014 et 2015, voici quelques recommandations 2023, sans ordre ni thème particulier.
Béa Wolf
Scénario de Zach Weinersmith (auteur du webcomic Saturday Morning Breakfast Cereal), dessin de Boulet (dessinateur et/ou scénariste de pleins de trucs, notamment Donjon Zénith, Bolchoi Arena, Raghnarok…).
Une bande dessinée pour enfants qui reprend “Beowulf”, mais au lieu d’un grand héros balaise qui tue des monstres on a des héroïques enfants qui défendent leur cabane dans les arbres contre des adultes nazes. C’est bête et rigolo.
V13
Dans un tout autre registre, Emmanuel Carrère raconte le procès des attentats du 13 novembre 2015: au Bataclan, au Stade de France, et aux terrasses de divers cafés de Paris.
Depuis qu’il est passé des romans aux “récits”, Emmanuel Carrère s’est un peu enfoncé de plus en plus dans le nombrilisme. Autant jusqu’au Royaume je trouvais que ces digressions et ce retour constant à lui-même marchaient assez bien, autant son dernier roman – Yoga – approchait un peu trop de la caricature. Avec V13, il renoue avec ses racines de journaliste, et il s’efface nettement plus du récit (même s’il ne quitte jamais tout à fait la scène) pour laisser la place aux histoires des victimes et des accusés.
C’est franchement dur à lire par moments (et il n’est pas tendre avec la police belge), mais je l’ai trouvé très bien fait.
The Kaiju Preservation Society
John Scalzi est sans doute mon auteur de science-fiction favori du moment. Je n’ai plus très souvent l’énergie de me lancer dans des grands récits super ambitieux s’étalant sur des milliers de page. J’ai tenté récemment de me lancer dans les bouquins de Iain Banks et j’ai dû abandonner en cours de route. Scalzi offre quelque chose de beaucoup plus épuré, mais diablement efficace. Sa série Old Man’s War (Le vieil homme et la guerre) est sans doute son oeuvre la plus connue.
The Kaiju Preservation Society, c’est son “roman Covid”. Il était contracté par sa maison d’édition pour écrire un bouquin en 2020, et il avait à la base une idée d’une histoire plutôt sombre et sérieuse… puis il a choppé le Covid et s’est retrouvé avec la tête dans le brouillard pendant un certain temps. Et après 2020, il n’avait plus trop envie d’écrire une histoire sombre et sérieuse. Alors à la place il a écrit The Kaiju Preservation Society.
Il y a des gros monstres, des portails inter-dimensionnels, beaucoup d’humour, avec un message politique à peu près aussi subtil qu’un Godzilla dans un magasin de porcelaine.
The Cartographers
Une société secrète de cartographes prêts à tuer pour retrouver des vieilles cartes autoroutières. C’est le premier bouquin de Peng Shepherd que j’ai eu l’occasion de lire (elle a aussi écrit The Book of M et The Future Library), et c’est très prenant, original, et sans vouloir trop en dévoiler j’ai été assez surpris par la direction que le livre prend en cours de route.
La trilogie Noumena
On reste un peu orienté science-fiction, pour le coup, mais dans un style encore très différent avec la “trilogie Noumena” de Lindsay Ellis. Deux des trois livres prévus sont sortis – Axiom’s End et Truth of the Divine – tandis que le troisième, Apostles of Mercy, sort en 2024.
L’histoire se déroule en 2007: une météorite tombe aux États-Unis, et la fille d’un “sonneur d’alerte” exilé – typé “Assange” – se retrouve impliquée dans une histoire d’extra-terrestres planqués par la CIA. Ellis joue avec tous les clichés du genre – E.T., Transformers, etc. – et en fait quelque chose de neuf et très bien foutu.
Je connaissais à la base Lindsay Ellis par sa chaîne Youtube où elle faisait principalement des essais vidéos sur le cinéma. Elle a depuis quitté Youtube, épuisée par une campagne de cyberharcèlement de longue haleine, mais elle continue à produire des vidéos de temps en temps sur Nebula, une plateforme alternative payante. Et elle écrit des romans plutôt bien, du coup.
Leonardo, Frida et les autres
On sort de la science-fiction, et même de la fiction tout court, pour arriver sur ce livre très sympa de Camille Journeaux qui retrace l’histoire de la peinture. On y retrouve des artistes très connus et moins connus, avec des clés pour décoder les thèmes et motifs qui reviennent à travers l’histoire et forment le langage visuel des peintres, surtout occidentaux mais pas que.
Je ne suis pas hyper calé en peinture à la base, et j’ai appris pas mal de trucs (que j’ai probablement déjà oublié, mais c’est pas grave, je peux le relire !).